Publié le 16 juin 2025 Mis à jour le 16 juin 2025

Réalisations des étudiants sur l'activité "Dis-moi Dix Mots"


Tous les ans, une thématique destinée à transmettre un message sur la langue française et dix mots l’illustrant est choisie par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l'Organisation internationale de la Francophonie ,qui représente 80 États et gouvernements. L'édition 2025, intitulée  "Dis-moi dix mots pour la planète », proposait « d'interroger sur les relations des humains au « vivant » : à la faune, à la flore, aux autres populations, à la planète ; d'observer la nature qui nous entoure (biome, canopée, palmeraie) ; d'analyser les comportements des êtres qui l’habitent (butiner) ; d'examiner l’intervention de l’humain sur son milieu (débrousser, glaner) ;d'appréhender un avenir plus serein, des mesures pour préserver la planète  (conséconscient, solaire) », suivant les termes du ministère de la Culture.

 La communauté « FrancophonieS » de l’alliance universitaire EUTOPIA s’est saisie de ce dispositif pour mobiliser ses étudiants, et le 15 mai 2025,  quatre groupes internationaux nous ont livré leur création. Puisant dans le genre narratif, c’est un conte fantastique mâtiné d’enquête policière qu’ont élaboré le trio de Barcelone, Cergy, et Venise, pour nous inviter à retrouver les traces du riche écosystème africain. Deux étudiants coréens avec leurs partenaires de Cergy et de l’Université de Cluj, toujours dans la veine du conte, nous ont emmenés sur les pas de Léo, jeune garçon en quête des mots de son grand père. L’équipe menée par trois étudiantes de l’UBB et une de Ca'Foscari s’est orientée vers le théâtre, en lien avec les cours suivis à l’université, pour livrer un dialogue philosophique, illustré, entre l’Homme et Gaia. Et élargissant encore la gamme des formes d’écriture, la Corée, associée à l’Espagne, a présenté une forme d’imagier à destination de débutants illustrant les dix mots. Tous ces travaux ont confirmé que la Francophonie est bien une communauté, réunissant ici des jeunes créatifs et « conséconscients » des enjeux essentiels de l’époque et du pouvoir des mots, le tout avec l'humour et l'enthousiasme d'un travail collaboratif dans lequel ils s'étaient engagés volontairement.

Bravo à eux!

Voici les productions des équipes :
(cliquez sur les images ci-dessous pour visionner)

 

"Aïda et L’Esprit du Vivant"
"Le chant de la canopée"
"L'homme et la Déité Gaïa"
Lexique Illustré
Voici le témoignage de 2 étudiantes CY :
 

Pendant l’activité Dis-Moi Dix Mots, j’ai collaboré avec des étudiantes européennes et une professeure de français sur une histoire fantastique sur l’environnement, en intégrant dix mots imposés.

Notre objectif était de sensibiliser aux enjeux environnementaux à travers un récit fantastique, dans lequel les antagonistes représentaient les dangers écologiques actuels. Ce texte engagé et ludique, nous a permis de défendre une cause qui nous tient à cœur.

C’est le fruit de plusieurs réunions collectives virtuelles, d’un accompagnement de notre professeure, et d’un travail personnel sur un mois environ. 

Cette activité m’a permis d’enrichir mon vocabulaire, de travailler dans un groupe multiculturel et de développer ma créativité. J’ai aussi pu rencontrer des étudiants de plusieurs pays et d’échanger avec eux. 

Alycia Galais 
 
Quand j’ai vu passer l’appel à participation pour l’activité Dis-moi dix mots d’EUTOPIA, j’ai cliqué un peu par curiosité, un peu sur un coup de tête. J’aime écrire, j’aime créer, et je trouvais l’idée d’un projet interculturel autour de la francophonie et de l’écologie assez unique. Ce que je ne savais pas encore, c’est à quel point cette expérience allait me marquer.
Je me suis retrouvée dans le groupe C, aux côtés de Changmin et Jin-Myung, deux étudiants coréens de l’Université Kyungpook et de Maria-Daria, une étudiante roumaine de l’Université Babeș-Bolyai. Dès nos premiers échanges, malgré nos cultures et nos fuseaux horaires différents, une belle énergie s’est rapidement installée. On sentait que chacun·e avait vraiment envie de s’investir. Et nous avons eu la chance d’être accompagnés par Madame Hee-Kyung Kim, notre tutrice, qui était toujours bienveillante et s’est toujours rendue disponible pour répondre à nos questions ou nous aider.
Sur notre histoire :
Un des aspects que j’ai le plus appréciés, c’est la liberté que nous laissait le projet dans la forme : poème, conte, théâtre, récit… tout était possible, tant que notre production intégrait les dix mots de la liste officielle et abordait la thématique de l’écologie. Après quelques discussions, nous avons décidé d’écrire un récit centré sur un adolescent.

Notre histoire s’intitule Le chant de la canopée. On y suit Léo, un garçon de 14 ans qui se souvient des paroles de son grand-père parlant de la canopée comme d’un sanctuaire du vivant. Ce souvenir devient le fil conducteur d’une prise de conscience : la forêt disparaît, les abeilles ne bourdonnent plus, le sol devient silencieux. 
Et Léo, lui, ne détourne pas le regard. En effet, là où tant d’adultes semblent s’être habitués à la disparition, lui s’interroge, agit, écrit.
Ce récit mêle lucidité, symbolisme et engagement, avec une écriture volontairement poétique et imagée. On a mis beaucoup de soin à choisir chaque image, chaque symbole : comme le papillon, présent dès le début comme un souffle d’espoir, et qui revient à la fin comme une réponse silencieuse.

Concernant la collaboration :
Ce qui rend cette expérience unique, c’est aussi l’aspect profondément interculturel du projet. On n’était pas juste là pour "produire un texte" : on apprenait à se comprendre, à collaborer malgré nos différences.

Bien sûr, ce n’était pas toujours simple. Il a fallu relever le défi du décalage horaire. Mais honnêtement ? Tout le monde jouait le jeu. Même quand les réponses arrivaient quelques heures plus tard, elles arrivaient toujours. On a trouvé notre rythme, et surtout, une vraie dynamique de groupe. 
Il est vrai que, parfois, les travaux en groupe peuvent être une véritable épreuve pour certains, surtout dans l’enseignement supérieur, avec le risque que certains ne répondent pas ou ne fassent pas leur part du travail. Cependant, ce ne fut absolument pas le cas ici. Bien que je ne sois généralement pas fan de ce type d’exercices, j’ai réellement apprécié cette collaboration, qui ne s’est en rien transformée en corvée. Pas de fantômes, pas de passagers clandestins : chacun a mis la main à la pâte.

Il y avait aussi la barrière de la langue, en effet, j'étais la seule francophone native du groupe, et même si mes coéquipiers avaient un bon niveau, certaines tournures ou subtilités leur échappaient (et je comprends : le français n’est vraiment pas la langue la plus facile). Ça m’a poussée à reformuler certaines idées, à m’exprimer plus clairement, à être attentive à la compréhension de chacun. On a même parfois switché en anglais pour faciliter les choses, surtout au début du projet, quand il fallait poser les bases. Mais tout s’est fait dans la bienveillance et l’envie de coopérer.

Pour fluidifier nos échanges, on a créé un groupe sur Instagram (tout le monde n’était pas très actif par mail !). C’était plus naturel pour tout le monde, et ça a vraiment simplifié la communication. Très vite, le groupe est devenu plus qu’un simple canal de travail : on a commencé à se suivre, à se parler d’autres choses… à créer du lien.

Ce que je retiens :
Ce qui rend cette expérience unique, c’est aussi l’aspect profondément interculturel du projet. On n’était pas juste là pour "produire un texte" : on apprenait à se comprendre, à collaborer malgré nos différences.

C’était un projet à la fois créatif, humain et porteur de sens, qui m’a permis d’affiner ma manière d’écrire, de coopérer, et de transmettre un message. En effet, au-delà du simple exercice littéraire, il y avait une vraie volonté de sensibiliser, de toucher, de faire réfléchir. Et je crois qu’on y est parvenus.

Je ne peux que recommander cette activité à mes camarades de CY. Vous allez y rencontrer des gens passionnants, développer vos compétences linguistiques, interculturelles et créatives, et surtout sortir de votre zone de confort de la meilleure façon qui soit !
 

Sarah Fadile